L'Histoire du tournage du Final Saison 2 du VDF
Hello ! Aujourd'hui, je vous propose un Voyage dans le Temps !
Un texte inédit qui retrace le tournage du FINALE de la Saison 2 du Visiteur du Futur. On est en 2011 et c'est notre dernier tournage auto-produit avant l'arrivée d'Ankama.
Mais je vous laisse Sébastien Girard vous présenter son texte :
Salut ! Ici Sébastien Girard, un des premiers makingoffeurs du Visiteur du Futur.
Début juin 2011, l'équipe que mène François Descraques, qui est encore entièrement bénévole et dont je fais partie, tourne le dernier épisode de la saison 2. Le tournage terminé, cherchant comme souvent à tester une nouvelle forme de making of, j'entreprends de faire un making of d'un genre révolutionnaire, bouleversant l'art des making of aussi bien que l'art en général, révélant un moyen d'expression d'une puissance insoupçonnée, une manière de communiquer à la redoutable efficacité, offrant à l'humanité toute entière les clés pour entrer dans une aire nouvelle, et, en toute modestie, bien plus encore. Bref, j'entreprends d'écrire un texte. Texte dont j'abandonne bientôt l'ébauche au fin fond des oubliettes de mon ordinateur.
Plus de quatre ans passent avant que je le retrouve et l'achève, me permettant enfin de vous le présenter !
Journal de tournage
Le tournage de l'épisode final de la saison 2 du Visiteur du Futur a eu lieu en partie sur le campus de la fac d'Orsay, courant juin 2011. Here we go!
Le tournage de l'épisode final de la saison 2 du Visiteur du Futur a eu lieu en partie sur le campus de la fac d'Orsay, courant juin 2011. Here we go!
Une partie importante du tournage
Une partie importante du tournage a lieu... avant le tournage. Et avant le tournage, l'assistante réalisatrice, Anaïs Vachez, est très active. Elle contacte chaque membre de l'équipe, leur explique le déroulement du tournage, leur explique comment s'y rendre, leur donne des instructions, répond à leur multiples questions, bref, la liste des missions qu'elle accomplit est trop longue pour être rapportée intégralement ici !
La proximité de mon appart avec le lieu de tournage l'intéresse particulièrement. Nous échangeons par mails.
ANAÏS
Avec François on réfléchissait à la journée de tournage de dimanche 12 juin et on voulait te poser une question 🙂
Comme on va commencer très tôt le dimanche, on voulait savoir s'il était possible de dormir chez toi samedi soir ? Comme ça ce sera beaucoup plus simple d'amener le matos sur le tournage le lendemain et on est sûr d'arriver à l'heure sur le lieu de tournage.
MOI
Pas de problème !
J'ai un BZ de 140 cm pour vous.
ANAÏS
Génial 🙂
Est-ce que tu pourrais venir nous chercher avec le matos samedi en fin de journée ?
MOI
Ça roule !
ANAÏS
Super ! 🙂
François a du te dire qu'on aurait besoin d'héberger certains comédiens et techniciens chez toi dimanche soir.
Combien peux-tu héberger de personnes au maximum ?
MOI
Chez moi, si on cherche à avoir un minimum de confort, en plus de vous deux, je pense que je peux héberger deux comédiens. C'est à dire un de chaque côté de votre BZ.
Sinon, mon voisin, qui est un fan, pourra aussi héberger du monde.
ANAÏS
Dimanche soir il faut héberger impérativement François, moi, Isabelle, Justine, Eléonore et Marine car ils doivent tous être sur place à 8h30. Du coup pour info on commencera le maquillage de Flo en Double à 7h00 du mat chez toi... 😀
Pour le reste de l'équipe technique, peut-être 4 en plus.
Donc on serait au minimum 6 et au max 10.
MOI
J'ai vu mon voisin Thomas. On s'est dit qu'avec mon 29 m² et son 27 m², c'est jouable.
ANAÏS
Cool ! 🙂
Puis-je te charger d'acheter les boissons pour Dimanche ? Car il en faut tellement que ça va prendre énormément de place dans ta voiture si c'est nous qui les achetons. Et j'ai peur que du coup je ne puisse pas rentrer dans la voiture.
On sera 30 en tout donc ça va partir vite !
Samedi 11 juin 2011
Fin d'aprèm. Je monte dans ma Citroën Saxo et file chez ma mère, où je récupère des couvertures, des draps, des tapis de sol et... une tente, on ne sait jamais. Une fois tout cet attirail jeté à l'aveugle dans ma petite voiture, je repars vers Paris.
19h45. J'arrive chez François Descraques et Anaïs comme convenu.
« Je vous aide à charger votre matos dans ma voiture ? » je propose.
François m'annonce qu'il doit encore travailler sur la préparation du tournage. Je m'occupe donc seul du chargement. Abandonnant mon classique rangement-jeté, je dispose consciencieusement les vêtements des comédiens, les armes des comédiens, la machine à voyager dans le temps, les jumelles de Raph, la chaise du combat de Raph et Dario, les magazines de Judith, la chaîne qui servira à ligoter le double du Visiteur avec son cadenas et sa chef, un sac de trois mandarines et leurs trépieds, les gélatines, la caméra et son trépied, deux sacs isothermes contenant 60 sandwichs, deux sacs contenant des gâteaux, des gobelets, des couverts, une bouilloire, les affaires de rechange de François et Anaïs, et j'en oublie. Mes quelques notions de tetris me sont très utiles pour faire rentrer tant de choses dans un si petit espace.
François et Anaïs descendent enfin, et s'arrêtent devant la voiture, l'air méditatif. Nous nous posons alors le problème suivant :
« Comment faire rentrer trois humains dans une voiture déjà pleine à craquer ? »
Au milieu dans la banquette arrière, nous creusons un trou dans lequel nous plaçons Anaïs tout en nous félicitant que sa carrure ne soit pas aussi imposante que celle de Mattéo. Nous la recouvrons ensuite de sacs en prenant soin d'aménager une entrée d'air pour qu'elle puisse respirer.
François s'assoit à la place du passager, je le recouvre à son tour de sacs, et je ferme la porte qu'il n'est plus en mesure d'atteindre.
Je m'installe derrière le volant, heureux que mon prétexte selon lequel me recouvrir de sacs gênerait ma conduite ait été accepté.
Je démarre et pars à travers Paris, comptant sur les coups de klaxons pour compenser les angles morts.
Entre deux coups de klaxons, une voix enthousiaste sort de l'amoncellement de sacs de la banquette arrière :
« Ah ! » dit Anaïs. « On a vraiment l'impression de partir en vacances ! »
Je me demande si elle ne commence pas à manquer d'oxygène pour faire preuve d'un tel manque de lucidité. Les deux jours à venir promettent d'être éreintants.
Comme à chaque début de tournage, en bon flemmard, je me réjouis de ne pas être à la place de François, et suis admiratif de son énergie, indispensable pour abattre une telle masse de travail. Je le suis encore plus aujourd'hui, car la fatigue et le stress lui ont fait pousser un aphte conséquent à la base de la langue, et ce n'est qu'au prix d'une vive douleur qu'il peut manger, boire, ou parler. Cela nous amène à nous demander comment il va diriger ses acteurs le lendemain.
Les sacs de costumes qui écrasent François doivent lui faire oublier son aphte, car il prend la parole.
« Certaines personnes se demandent pourquoi les acteurs ne gardent pas leur costume chez eux, mais c'est pas à eux de le faire, » explique-t-il.
« Le problème c'est qu'on a plus de place chez nous ! » dit Anaïs.
« Peut-être qu'on pourrait louer une consigne ? » propose François. « Mais ça coute des sous... »
« C'est une mauvaise idée ! » répond Anaïs. « En plus c'est galère d'aller chercher les affaires là-bas avant le tournage ! »
Après une cinquantaine de minutes de route fluide, nous arrivons chez moi, et j'aide François et Anaïs à s'extirper de leur prison de sacs.
Anaïs nous demande de sortir le matériel de ma voiture pour l'emmener chez moi. Elle a peur qu'autrement il soit volé. En fervents partisans du moindre effort, François et moi rechignons, plaidant que ça ne craint rien. Mais que peuvent faire deux garçons comme nous face à une fille comme Anaïs ? Nous emmenons le matériel chez moi.
Dans la forêt proche de mon appart se trouve un petit vallon fort sympathique, et je profite de leur présence pour proposer à François et Anaïs d'y faire du repérage. Pour convaincre François de faire une balade, je ne pense pas qu'il existe un meilleur argument !
« Si un jour on tourne une scène qui se passe au moyen âge, » conclut François après la balade, « on viendra ici ! »
Puis, fins gourmets que nous sommes, nous allons chercher notre pitance au McDrive.
Nous revenons chez moi et bâfrons. Anaïs n'étant pas rassasiée, elle prend deux petits-suisses dans mon réfrigérateur.
« Ça me rappelle quand j'étais petite ! » s'exclame-t-elle enthousiaste après sa première bouchée. « Ça fait tellement longtemps que j'en ai pas mangé ! » Puis, se tournant vers François : « Faudrait qu'on en achète ! »
Nous ne tardons pas à nous coucher. François et Anaïs s'installent dans le BZ. Alors que je m'endors, je les entends rigoler. Je pense aux deux journées épuisantes qui nous attendent, et me dis qu'ils ont du mérite d'être aussi détendus.
Dimanche 12 juin 2011
7h30 : réveil.
Nous petit déjeunons rapidement, du moins Anaïs et moi. L'aphte de François lui fait toujours mal, et il n'arrive pas à manger. Supposant qu'il sera pareillement incapable de manger son sandwich du midi, nous lui mettons de côté un bol et de la soupe.
Nous chargeons la voiture, puis nous partons. Le téléphone d'Anaïs sonne. C'est Raphaël Descraques. Il lui annonce qu'il sera en retard. Personne ne s'étonne.
Après une vingtaine de minutes de voiture, nous arrivons à l'entrée de la fac d'Orsay, le lieu de tournage. Nous sommes en avance. François sort de la voiture et se dirige vers la loge des gardiens, avec qui il entame la conversation. Je sors un petit appareil photo de ma poche et le prends en photo. François revient vers nous et nous explique que la personne au courant de notre venue et détentrice de notre autorisation d'entrer n'est pas encore là. Nous devons donc l'attendre avant de rejoindre le lieu de tournage. François repart vers les gardiens.
Le téléphone d'Anaïs sonne. C'est Stanislas Grassian. Il est à Orsay, mais il n'arrive pas à trouver l'entrée de la fac. Alors qu'Anaïs tâche de le mettre sur le bon chemin, je la prends en photo sous son tas de sacs.
Un gardien s'approche de la voiture et, d'une voix forte et autoritaire, me lance :
« Pas de photos ! En plus c'est la seconde fois ! »
Je suis malheureusement atteint d'allergie à l'autorité mal placée. Ma réaction est immédiate. Tous mes muscles se crispent, mon cœur se met à battre la chamade et mon sang à bouillir. Ma réplique jaillit d'une voix plus forte et plus agressive que celle du gardien :
« Eh oh ! Ça va hein ! »
En m'entendant, Anaïs blêmit.
Le gardien lui, s'en va sans rien ajouter. Peut-être, à la vue de mes yeux injectés de sang et de la bave qui coule de ma bouche, a-t-il pensé que j'allais le mordre ?
« Il croit quoi ? Que je suis un espion ? » tonne l'orage dans ma tête. « Qu'il garde l'entrée d'une base militaire ultra secrète ? Grrr ! »
Voyant le gardien s'éloigner, Anaïs reprend son souffle. Je grogne :
« D'où il m'interdit de te prendre en photo ! Il a craqué cet abruti ! »
« Faut pas lui parler comme ça ! » rétorque Anaïs. « Après il va pas nous laisser entrer ! »
« T'as vu ?! Il me parle comme à un enfant qu'a fait une bêtise ! En plus comme s'il m'avait déjà donné un avertissement ! »
« Seb, faut te calmer ! Un régisseur a toujours tort ! Et je te rappelle qu'aujourd'hui, c'est toi le régisseur. Si quelqu'un te fait une remarque, ta réponse doit toujours être : « Oui pardon, vous avez raison. » Faut se faire petit et être gentil avec tout le monde. »
« Ouais, bah ça me fait mal au cul d'être gentil avec les connards ! »
« Même avec les connards faut être gentil ! »
Avec François comme allié, je perds déjà mes luttes contre Anaïs, alors seul, je n'ai aucune chance. Ma crise passe, et je concède qu'elle a raison. Je me dis que ma difficulté à être agréable avec les gens malpolis fait de moi un mauvais régisseur.
Malgré cet incident, la barrière nous est ouverte, et nous entrons dans la fac. Nous arrivons les premiers devant le bâtiment où nous allons tourner, et dans lequel se trouve l'anneau de collision d'Orsay, ou machine ACO.
« Une machine qui a contribué à des avancées scientifiques et techniques dans les domaines de la structure de la matière, du rayonnement et de la physique des accélérateurs de 1965 à 1988, » explique l'association Sciences ACO sur son site Internet.
Nous sortons nos nombreux sacs de la voiture et les posons devant le bâtiment en attendant que le maître des clés viennent nous ouvrir. Le maître des clés arrive, c'est l'un des membres de l'association Sciences ACO, un des gardiens du savoir entourant la machine ACO.
Nous entrons dans le bâtiment. Petit à petit l'équipe arrive. Certains n'ont pas les yeux en face des trous. Marine Beaudoin la maquilleuse a organisé une fête chez elle la veille, et elle n'a dormi qu'une heure. Florent Dorin, qui avant même d'être maquillé a déjà la gueule fracassée, m'explique qu'il n'a dormi que trois heures parce qu'il était chez sa copine, et que donc forcément, euh... enfin bref, voilà quoi !
Dans la salle de régie, les comédiens s'habillent et se font maquiller. Anaïs m'ayant demandé de faire des images pour le making of de Guillaume Le Pennec qui ne sera pas là aujourd'hui, je filme ce ballet des têtes dans le cul.
Deux chiens accompagnent ce ballet : le chien de Marine, Widget, un micro chien ou chien-rat, et le chien d'Eléonore Costes, Django, un vrai chien. Tous deux sont très excités et bondissent partout. Le chien d'Éléonore, sûrement séduit par la côté rat de celui de Marine, tente de le violer. N'arrivant pas à ses fins, il lui urine dessus. Voyant cela, Mathieu Poggi renomme le chien d'Éléonore Le Pervers. Qui a dit que les chiens ressemblaient à leur maitresse ?
Dans la salle de l'anneau de collision, le maître des lieux nous explique que les gros blocs de béton spécial haute densité et les cuves accrochés aux murs ont été ajoutés pour empêcher les radiations de sortir de la salle lorsque l'anneau de collision fonctionnait. Dans un coin de la salle, au bout d'une ficelle en piteux état, une pancarte rouillée indique « Danger radioactif – Défense de séjourner ». Sous le charme, Isabel Jeannin s'empresse de la récupérer pour en faire son nouveau collier.
Nadja Anane, la directrice de la photographie, dispose ses projecteurs sur le plateau de tournage. Celui-ci a pris place au milieu même de l'anneau de collision, cette machine faite d'un enchevêtrement de fils et de tuyaux, et d'une accumulation d'appareils de mesure d'un autre temps aux noms sympathiques tels que « La pompe à ultravide », et dont la logique d'imbrication peut seulement être comprise par un cerveau affuté comme celui du docteur Henry Castafolte.
Je propose mon aide à Nadja.
« C'est gentil, » me répond-t-elle. « Peux-tu aller chercher le kino et le mettre là s'il te plait ? »
Malgré mon manque de vocabulaire qui m'empêche d'être le meilleur des assistants, la mise en place du tournage s'achève.
Florent, Slimane-Baptiste Berhoun, Isabel, Raphaël, Stanislas et Pascal Hénault sont appelés dans ce décor réel et cyber-rétro. Sous la direction de François qui combat avec brio son aphte géante, les premières scènes de la journée sont tournées.
Pendant ce temps là, dans une grande salle vide et verte à l'allure d'entrepôt abandonné, Mathieu, Justine Le Pottier et une bande de cascadeurs répètent les cascades de l'après-midi sous la direction de Kefi Abrikh.
« Echauffez-vous bien la nuque ! » conseille-t-il. « Quand vous prenez un coup de poing et que vous faites partir votre tête sur la côté, il faut que votre nuque soit bien chaude, sinon vous risquez l'entorse ! »
Ou encore :
« Plus haut le bras ! Passe bien devant sa figure quand tu donnes le coup de poing. »
Mathieu et Justine sont aux anges. Ils prennent totalement leur pied en frappant les autres avec.
Les cascadeurs décident de mettre au point une cascade avec câble. Ils veulent que le cascadeur Leowska fasse un vol plané arrière après s'être pris un coup de pied de Mathieu dans le ventre. Pour cela, un câble est fixé dans le dos de Leowska, sur une large ceinture. Le câble est passé dans un anneau au sol et poursuivi par une corde que d'autres cascadeurs devront tirer de toute leur force.
La mise en place terminée, le top départ est donné. Mathieu donne son coup de pied, la corde est tirée avec force, Leowska part en arrière, et s'écrase tout de suite au sol sans passer par la case « beau vol plané ».
L'équipe conclut que si la cascade foire, c'est que l'anneau dans lequel passe le câble se trouve au sol, et que donc logiquement, Leowska est tiré vers le bas. La solution serait de faire coulisser le câble en hauteur. Nous levons la tête et trouvons de quoi attacher une poulie. Il faut cependant un escabeau pour l'installer. Mathieu, ne loupant jamais une occasion pour se faire grimper dessus, se propose.
La nouvelle mise en place terminée, le top départ est donné. Mathieu donne son coup de pied, la corde est tirée avec force, et la fixation entre la corde et le câble casse.
La fixation réparée et la mise en place terminée, le top départ est donné. Mathieu donne son coup de pied, la corde est tirée avec force, et la fixation entre le câble et la ceinture de Leowska casse.
La ceinture remplacée par un harnais et la mise en place terminée, le top départ est donné. Mathieu donne son coup de pied, la corde est tirée avec force, et heureusement car nous commençons à nous lasser, la cascade réussit : Leowska part en arrière et s'écrase au sol APRES avoir exécuté un beau vol plané. Avec une gamelle pareille, le commun des mortel serait à ramasser à la petite cuillère. Leowska se relève l'air satisfait. La cascade est prête pour le tournage de cet après-midi.
Je passe la matinée à naviguer entre les répétitions des cascadeurs et le tournage, et tâche de concilier au mieux mon poste de preneur d'images pour Guillaume et celui de régisseur. Mon poste de régisseur consiste souvent à faire venir sur le tournage des acteurs quand leur tour arrive, ou Marine la maquilleuse pour quelques retouches, et plus généralement à exécuter les ordres d'Anaïs.
Stanislas et Pascal prennent une pause. Je me propose pour donner la réplique aux acteurs qui restent face à la caméra. Je me vois attribuer le rôle de Stanislas. Le moteur est lancé, les acteurs balancent leurs répliques avec aisance, mon tour arrive et je lis mon texte, tel le piètre acteur que je suis, d'une voix très monotone. Tout le monde explose de rire. Le peu d'assurance que j'avais en moi s'évapore en un clin d'oeil.
« C'est à cause de ma voix de canard ? » je demande mal à l'aise.
« C'est l'intensité que tu as mise ! » m'explique Slimane-Baptiste Berhoun amusé.
Essayant de paraître le plus digne possible, je remets le scénario à un meilleur interprète. Je suis rouge de honte, ce qui heureusement passe inaperçu grâce à la lumière tamisée.
Le tournage dure et la matinée s'étire en longueur.
13h30 : pause déjeuner. Installés dehors, notre sandwich à la main, nous faisons plus ample connaissance avec les cascadeurs. La plupart d'entre eux se sont rencontrés au Parc Astérix, où ils travaillent en ce moment même sur un spectacle de cascades. C'est Kefi qui a contacté François en lui disant que s'il désirait des cascadeurs, il pouvait lui en ramener.
Notre Pom'Potes terminée, dessert viril s'il en est, nous attaquons le tournage des scènes de combats dans la salle verte.
A tour de rôle, les cascadeurs chutent avec violence avant, une fois au sol, de mimer la douleur. Il n'y a pas à dire, c'est plus impressionnant en vrai qu'au cinéma ! A chaque chute, l'assistance a un doute. Le cascadeur qui se tord de douleur s'est-il vraiment fait mal ? Heureusement, pas de blessé aujourd'hui. A chaque fois le cascadeur finit par se relever avec un grand sourire, sous les applaudissements de l'assistance soulagée.
« Tu veux la doubler ? » demande alors le cascadeur à François.
« Non, ça va aller ! » répond parfois François, qui face à la violence de la chute va contre son habitude et sacrifie la sécurité de la prise pour celle du cascadeur.
Souvent, après sa cascade, le cascadeur se dirige vers le moniteur pour voir sa performance. Il est alors amusant de constater la différence d'analyse du plan entre certains membres de l'équipe.
Yoann Cornec, qui filme avec une glidecam, est tout obnubilé par son cadrage et par la fluidité du mouvement de sa caméra, ne prêtant que peu d'importance à la performance du cascadeur. Kefi, à l'inverse, a toute son attention rivée sur les mouvements du cascadeur, demandant à refaire la prise si la cascade n'apparait pas clairement, éventuellement avec un autre angle de caméra.
Au milieu de ce ballet de coups et d'hommes volants, Mathieu est comme un enfant, super enthousiaste ! Sur un plan, un cascadeur doit lui caler un bon coup de pied dans le dos. Le cascadeur lui explique qu'il va taper dans sa dorsale pour ne pas lui faire mal. François lance le moteur, lance l'action, le cascadeur frappe, Mathieu grimace, suggérant que le coup n'a pas été indolore. Nous nous approchons de Mathieu et découvrons dans son dos une belle trace de semelle, juste entre ses protections dorsales. Mathieu ne se départit pas pour autant de sa motivation et repart au combat sans attendre, son enthousiasme semblant être un excellent antalgique.
Justine partage la joie enfantine de Mathieu.
« Maintenant que j'ai tourné des scènes de combats avec des flingues, » s'exclamera-t-elle par la suite, « je ne veux plus faire que ça ! »
Le tournage dure plus que prévu.
« On m'avait dit que je serais libéré à 16 heures ! » se lamente un cascadeur en voyant le retard pris. « Ma femme et ma fille m'attendent ! »
Sentant poindre chez lui le désire de nous quitter prématurément, j'entame la conversation. Je lui raconte que nous sommes tous bénévoles, et que nous sommes tous là parce que le projet du Visiteur du Futur nous plait. Il semble surpris et admiratif en même temps. Je sens toute velléité de s'en aller disparaitre. Comment abandonner une équipe de bénévoles qui se démène autant ?
« Je dois dire que ce tournage est plus professionnel que certains tournages professionnels, » reprend le cascadeur. « J'ai fait des tournages avec plein d'argent où l'équipe était moins sérieuse que là ! »
Vers 18 heures, alors que je suis encore en train de savourer ces compliments sur notre équipe, que bien évidemment je prends plus particulièrement pour moi, ceux-ci sont légèrement entachés. En effet, il nous apparaît que nous serons incapables de terminer le tournage à 19 heures comme prévu. Anaïs me sollicite pour aller demander au gardien des lieux si nous pouvons rester plus longtemps.
« Tu penses qu'on va terminer à quelle heure ? » je demande à Anaïs.
« Probablement vers 21 heures. Mais progresse par étapes : demande lui d'abord si on peut rester une heure de plus. Si tu vois que ça pose pas de problème, alors ajoute une heure supplémentaire ! »
Le gardien des lieux a changé plusieurs fois depuis ce matin, mais c'est toujours l'un des membres de l'association Sciences ACO et un scientifique à la retraite. Je me dirige vers lui en cherchant la meilleure manière pour formuler ma demande. J'ai peur qu'il soit mécontente et qu'il rechigne.
« Il est possible que nous ayons du retard... » je débute l'air gêné.
Il ne me laisse pas terminer ma phrase.
« Pas de problème ! » me répond-t-il chaleureusement.
« Vous allez peut-être vouloir manger... »
« C'est pas grave ! » me coupe-t-il de nouveau, décidément arrangeant. « Je pourrai faire un tour chez moi et revenir ! »
« Ou sinon vous pouvez aller à la table de régie. On a des sandwichs, des chips, des boissons. Prenez ce que vous voulez ! »
L'idée ne semble pas lui déplaire, et je retourne sur le tournage, content de sa bonne volonté.
19 heures passent.
La scène du baiser entre Justine et Mathieu est tournée, et les cascadeurs commencent à partir, probablement dégoutés par cette vision peu ragoutante.
20 heures passent.
La scène du baiser-coup-de-boule entre Eléonore et Slimane-Baptiste Berhoun est tournée. C'est à cette occasion que toute l'équipe est témoin d'un incident qui, si tout un chacun se comportait convenablement, ne devrait pas se produire. J'espère, chers lecteurs, que vous abonderez dans le sens de la diatribe qui suit, et que vous vous offusquerez comme il se doit, à la hauteur de la faute commise.
Alors que la scène est enfin terminée, que tout le monde se réjouit de l'achèvement de sa mise en boîte, nous réalisons que Slimane-Baptiste Berhoun a oublié de mettre ses gants, forçant l'équipe à tourner de nouveau la scène, dans son intégralité. Réalisez-vous la violence de l'affront qui est fait à l'équipe de tournage qui voit son travail ainsi gâché ? Réalisez-vous l'ampleur des efforts que cela lui demande de répéter un travail qu'elle avait accompli avec brio, lutant depuis plusieurs heures déjà contre la fatigue d'une journée trop chargée ?
Je vous le demande, où va-t-on si chaque comédien n'est plus capable de s'occuper de son propre costume ? Un tel manque de compétence est choquant, à peine pardonnable, et met à rude épreuve la plus grande des mansuétudes.
Que penserait, s'il était mis au courant, le cascadeur qui un peu plus tôt louait le sérieux et le professionnalisme de l'équipe ? Il serait abasourdi, je vous le dis ! Il serait dépité par le comportement de Slimane-Baptiste Berhoun aussi bien que par la naïveté et l'absurdité de sa propre admiration pour une équipe détentrice d'un pareil charlot !
Des inconséquences moins graves ont déjà empêché de terminer des tournages, faisant échouer des projets de films, amenant des producteurs à leur perte, entrainant leur ruine, détruisant leur couple, et osons le dire, les poussant au suicide !
Vous comprendrez bien j'espère que ces accusations ne sont nullement injustes, et que Slimane-Baptiste Berhoun n'est en aucun cas une innocente tête de turc. Que dieux m'en soit témoin, si un autre acteur avait fait preuve d'un tel manquement, mon indignation aurait été la même !
A présent je vous propose de ne plus parler de ce sinistre épisode, bien qu'il y aurait matière, et par respect pour Slimane Basptiste Berhoun, je suggère d'arrêter là cette brimade, même s'il mériterait bien, a minima, que l'opprobre soit jetée sur lui.
20h30 passent.
La dernière scène de la journée est tournée. Une scène courte qui n'apparaîtra pas au montage, et où le Double du Visiteur – Florent – vient récupérer Sara Lombardi – Eléonore – après qu'elle se soit faite assommée par Henry Castafolte – Slimane-Basptiste Berhoun – dans une scène qu'il est sage de ne plus mentionner.
Eléonore est allongée sur le sol, feignant d'être inconsciente. Florent, dans la peau de son personnage, arrive en tremblotant, en gémissant « maîtresse », et, ce qui n'est absolument pas dans le scénario, en bavant généreusement sur Eléonore. Rires de l'équipe. Protestations d'Eléonore. Malgré les cris et les coups d'Eléonore, Florent fait durer les dégoulinades à la plus grande satisfaction de l'assistance, qui est trop fatiguée pour permettre à son empathie de prendre le dessus sur son amusement. Florent se relève finalement et s'éloigne d'Eléonore, qui souffle de soulagement. Nous pensons qu'il s'est départi de la peau du Double lorsque soudain, il fait volte-face et sans prévenir se jète sur Eléonore et, recommençant à produire des « maîtresses » baveux, mime un accouplement. Rires redoublés de l'équipe. Protestations redoublées d'Eléonore. Telle une sauveuse héroïque, Anaïs rappelle tout le monde à l'ordre, et le plan initialement prévu est shooté.
22 heures passent, et nous quittons enfin les lieux.
Nous sommes huit à prendre la direction de cette enseigne renommée, digne représentante de notre riche gastronomie française : Mc Donald. Autour d'une grande table, François, Anaïs, Florent, Raphaël, Isabel, Marine, Yoann et moi nous remplissons la panse.
Rassasiés, nous rejoignons mon 29 m². Nous montons saluer Thomas Villarbu qui habite dans le 27 m² au dessus de chez moi et qui se propose d'héberger une partie de la troupe. Florent, Isabel et Marine – et son chien Widget – s'installent chez Thomas. François, Anaïs, Raphaël et Yoann redescendent chez moi. Nous installons un tapis gonflable d'un côté du BZ et un tapis en mousse du côté opposé.
La nuit est bien entamée lorsque l'heure libératrice arrive, le moment tant attendu où il est enfin permis de se laisser aller dans les bras de Morphée. Du moins pour moi. A la table de la cuisine, François et Anaïs travaillent encore sur la préparation du tournage du lendemain. Ils sont confrontés à un problème. La femme de Stanislas est arrivée au terme de sa grossesse, et sans compter qu'elle risque d'accoucher à tout moment et de nous priver de Stanislas, Stanislas doit l'emmener à l'hôpital à 17 heures pour un contrôle. Ajoutant à cela le fait que Florent est obligé de partir tôt, et doit donc impérativement tourner toutes ses scènes dans la matinée, François et Anaïs ne trouvent pas comment libérer Stanislas à temps. Ils étudient toutes les possibilités, retournent le problème dans tous les sens, mais ne trouvent pas de solution.
Je les abandonne et tombe dans un sommeil de plomb alors qu'ils se battent encore avec leur casse-tête.
Lundi 13 juin 2011 :
Lorsque je me réveille, c'est déjà le branlebas de combat dans mon studio. Je saute dans mon pantalon, et ai à peine le temps de prendre un chocolat chaud qu'il faut partir.
Le Double du Visiteur débarque. Florent et Marine se sont réveillés plus tôt pour achever leur séance de maquillage avant que nous levions le camp.
Accompagnés de Thomas qui souhaite prendre des photos du tournage, nous partons.
Dans la voiture, le téléphone d'Anaïs sonne. Elle regarde le nom qui s'affiche sur l'écran.
« C'est Stan ! » annonce-t-elle avec crainte avant de décrocher.
L'inquiétude de François a raison de son manque de sommeil, et ses yeux s'ouvrent en grand. Stanislas va-t-il nous apprendre que sa femme est en train d'accoucher et qu'il ne peut pas venir ? Le tournage va-t-il être foutu en l'air ? Nous restons pendus aux lèvres d'Anaïs, asseyant à travers ses propos de deviner ceux de Stanislas. Elle raccroche et nous explique que Stanislas, de manière à pouvoir rester plus longtemps sur le tournage, a emmené sa femme se faire faire son contrôle à l'hôpital tôt ce matin. Tout le monde est rassuré.
C'est en bénissant Stanislas que nous arrivons sur le tournage.
Dans la salle de régie, Olympe El Shoura l'assistante de presse entre. La voyant, Widget bondit vers elle tous crocs dehors, et se met à aboyer férocement, s'efforçant de rendre le plus impressionnant possible ses dix grammes de muscles. Je me demande pourquoi tant de haine, et me dis que la ressemble d'Olympe avec un chat n'y est peut-être pas pour rien.
Dans la salle de l'anneau de collision, dans un renfoncement proche de l'anneau, Nadja déploie ses lumières, le plateau de tournage se prépare.
L'équipe arrive au complet, et le tournage commence. Nous prenons beaucoup de plaisir à voir le Double ligoté se faire molester par Sara, puis encore plus à voir Stella et Judith se battre. Les deux filles se plaquent au sol avant de réaliser qu'il y a des bouts de verre sous elles. Dans le feu de l'action, elles ne s'en formalisent pas. Elles récupèrent à la main les bouts de verre et les mettent sur le côté. Nous n'avons pas le temps d'aller leur chercher un tapis pour les protéger qu'elles se sont de nouveau jetées dans la poussière. Elles se tirent les cheveux, s'étranglent, un spectacle délicieux.
Ces deux jolies filles gesticulant l'une sur l'autre donnent des idées à François :
« Si jamais il y a une saison trois, » dit-il le regard plein de lubricité, « faudra que j'imagine une aventure amoureuse entre Sara et Judith ! Ça pourrait vraiment être cool ! »
Face à ce spectacle, sentant que sa température corporelle monte trop dangereusement, Raphaël décide d'aller se calmer dans la salle verte. Il est rejoint par Stanislas qui l'aide à satisfaire son besoin urgent de défoulement en mettant au point avec lui une chorégraphie impliquant une chaise de combat Ikea.
14h45. Le déjeuner arrive sous les gargouillements de joie de nos ventres. Olympe a préparé une salade de pâtes. Elle nous l'apporte suivie par un Widget furieux et sonore, qui manifestement éprouve le désir ardent de lui chiquer les mollets.
Nous n'avons malheureusement pas le temps de faire durer la pause, et, au même endroit que ce matin, le tournage reprend. Le combat à la chaise est réitéré devant la caméra de François.
Avec Thomas, l'envie nous vient de faire une exploration des tunnels qui courent sous les bâtiments de la fac. Nous ne sommes cependant pas certains que cela est autorisé. Pour en avoir le coeur net, je décide d'aller me renseigner auprès du gardien des lieux, toujours un scientifique à la retraite de l'association science ACO.
« Est-ce que vous savez si c'est autorisé d'aller dans les sous-sols du bâtiments ? » je lui demande.
« Tout seul, vous ne pouvez pas y aller, » dit-il, « mais avec moi oui ! » conclut-il en se levant et en m'invitant à le suivre, comme s'il était heureux d'avoir enfin une occasion de bouger.
Accompagnés du gardien des lieux, Thomas et moi rejoignons ce labyrinthe de galeries étroites le long desquelles courent de nombreux câbles et tuyaux.
« Un organisme de sécurité antinucléaire surveille le lieu, » nous explique notre guide en nous montrant des petites caméras de vidéo surveillance infrarouge. « Lorsqu'il y avait des risques réels avec des appareils en fonctionnement, ils ne faisaient rien, mais à présent qu'il n'y a plus de radioactivité, ils sont présents. C'est ubuesque ! »
Nous progressons, enjambant de fréquents obstacles, et après quelques carrefours et un long couloir, nous arrivons dans la salle de l'Igloo, une salle immense dont le nom vient de la forme circulaire. Depuis cette salle nous empruntons un nouveau couloir au bout duquel, après une petite marche, nous arrivons juste derrière le renfoncement de la salle de l'anneau où se déroule le tournage.
16h45 arrivent en même temps que la pause.
Dans la salle de régie Justine dort par terre au milieu des sacs de vêtements. Pas très loin d'elle, Isabel, Marine, Eléonore et Raphaël jouent à Action ou Vérité version iphone. En passant, je surprends une question :
« Lequel de tes partenaires avait la plus petite ? »
Je m'enfuis de peur d'en entendre plus.
Le tournage reprend, à l'extérieur cette fois.
Un cycliste s'arrête devant le bâtiment.
« Oh ! » s'exclame-t-il enthousiaste. « Vous êtes en train de tourner le Visiteur du Futur ? »
François avec sa caméra et Mathieu avec son fusil à pompe ne sont pas en position de nier avec crédibilité, surtout à un fan qui par définition est un être à la perspicacité très développée. Ils répondent donc par la positive, même si cela risque de générer quelques spoilers concernant le lieu de l'épisode final.
Un peu plus loin, Django le chien pervers d'Eléonore entre sur le plateau en faisant le foufou. Eléonore a déjà signifié à Django qu'il ne devait pas venir ici, et les chiens bornés, ça énerve Eléonore.
« Dégage ! » hurle-t-elle d'une voix puissante et mauvaise.
Le sourire béat du cycliste s'efface. Prenant manifestement l'injonction pour lui, il repart sans piper mot.
Le tournage migre dans la salle verte. Le dernier plan de Stanislas est tourné, lui permettant enfin de rejoindre sa femme de baudruche.
Notre ancien gardien des lieux part, remplacé par le nouveau, qui cette fois-ci n'est pas un scientifique à la retraite. C'est Marie-Pauline Gacoin, la responsable de la communication du synchrotron SOLEIL. Je lui présente de loin les différents membres de l'équipe en lui expliquant leurs rôles. A côté de nous passe en voiture un de ses collègues. Elle le salue de la main.
« Il doit se demander ce que je fabrique encore, » dit-elle, « entourée par ces gens habillés bizarrement et avec des fusils à pompe. »
Le tournage prend fin. Anaïs demande à ce qu'on réunisse l'intégralité de l'équipe devant le bâtiment. La meute au complet, elle annonce la fin du tournage et nous applaudissons, heureux que cette étape importante ait été franchie avec succès.
Puis c'est l'étape du rangement, suivie par celle des départs, qui est accompagnée par l'arrivée d'un déluge. Nous hésitons entre deux explications. Le ciel pleure-t-il copieusement parce qu'il est triste que cette aventure prenne fin ? Ou bien le ciel se vide-t-il soudainement si abondamment parce qu'il s'est retenu pendant deux jours pour ne pas perturber le tournage ?
François et Anaïs partent, reconduits chez eux par Olympe. En les voyant partir, Widget aboie avec hargne pour qu'Olympe presse le mouvement.
Je cours jusqu'à ma voiture, mais cela ne m'empêche pas d'y arriver trempé jusqu'aux os. Isabel, Raphaël et Yoann embarquent pour que je les amène à la gare d'Orsay. Il pleut tant qu'en roulant je ne vois pas à cinq mètres, et que certaines rues se sont transformées en rivière.
Nous remontons les rivières à contre courant.